Bernard Smith et
Jacques Vinet |
ermettez-moi
de vous raconter l'histoire de mon ami bon Jacques Vinet avec qui
j'ai travaillé plus de quinze ans pour Bell Canada. Golfeurs
occasionnels, lui et moi avions l'habitude de jouer entre amis et participions
comme tout le monde aux tournois de golf de l'entreprise. Il ne nous
est jamais venu idée de faire carrière dans le golf. Dieu merci! Nous
aurions vécu dans la pauvreté.Un
peu avant notre retraite, Jacques me demande ce que je compte faire de mon temps
et je lui fais part de mon
intention de consacrer mes loisirs d'été au golf. Quelques jours
passent. Jacques m'annonce qu'il est inscrit à une école de golf et me
demande de l'accompagner. «Es-tu malade! Je joue au golf
depuis plus de 20 ans! Que veux-tu que j'aille faire dans une académie
de golf.»
«Si on est pour jouer régulièrement,
mieux vaut apprendre pour apprécier.», répond-il, mais rien ne me convainc.
Je raconte l'aberration à mon épouse. «Jacques a raison»,
dit-elle, «ça te fera une sortie à chaque semaine et tu joueras forcément
mieux l'an prochain.» Elle a une belle perception de mes qualités de
golfeurs. D'accord, vous avez gagné. Je m'inscris. |
À l'académie, le pro nous questionne sur
nos handicaps, nos attentes pour finalement nous conseiller de suivre des
leçons à un niveau différent afin que chacun profite pleinement de son
cours. Le printemps, mes amis me demandent si j'ai passé l'hiver dans
le sud tellement mon jeu s'est amélioré. N'allez pas croire que je suis
devenu Tiger Wood, mais au lieu d'envoyer mes balles sur le troisième
«fairway» sur la droite, je réussis à les garder dans le gazon long.
Toujours est-il que mon handicap s'améliore depuis. L'idée de Jacques et,
l'incitation de ma douce moitié, ont été, pour moi, géniale. Ça ne se passe
pas de la même façon pour Jacques.
Jacques reprend le
travail et, comme il n'a pas la chance de jouer aussi souvent, son jeu s'en
ressent. Nous avons tous essayé en vain de l'aider. Jacques conserve
un crochet extérieur incroyablement sévère. Le travail prend le dessus. Nos chemins bifurquent
pour quelques années.
Quelques
années plus tard, Jacques se remet au golf et,
à l'automne, c'est à moi de lui remémorer qu'il vaut mieux apprendre pour
apprécier. Je lui conseille l'École
de golf Quatre-Saisons dont les cours se donnent en hiver au
complexe sportif Jean-de-la-Mennaie de Laprairie. Les installations sont
extraordinaires. On peut frapper et
voir voler notre balle sur toute la largeur du terrain de soccer intérieur.
Mais, je ne savais pas que Bernard Smith,
le professionnel enseignant, était allé suivre une formation aux États-Unis
et enseignait une nouvelle méthode révolutionnaire.
Bernard demande à ses élèves de lancer des bâtons afin de développer les
habiletés instinctives du golfeur. Sa technique élimine les doutes
qu'entraînent les formules dites techniques.
Il est malade, direz-vous. Au contraire...
Le
printemps suivant, Jacques
m'invite à aller frapper des balles avec lui au complexe sportif. Je
découvre un golfeur frappant des balles bien solides et bien droites.
Bernard a réussi où plusieurs ont échoué. Comme dit la publicité du
lubrifiant
Jig-a-loo, on ne rit plus.
«Mieux
vaut apprendre pour apprécier le golf».
Jouez l'été, apprenez l'hiver.
Bon golf,
Jacques J. Lefebvre P.S. - J'ai
découvert un autre excellent endroit sur la rive-sud de Montréal pour
frapper des balles durant la saison froide. Il s'agit du dôme du
Collège Français, près du
Colisée Jean-Béliveau à Longueuil, qui est converti en champ de pratique
tous les vendredis. |