Technique - Psychologie sportive

 

Voici le premier d'une série de 6 ou 7 articles sur la psychologie du sport par David Guertin, chroniqueur pour la revue Sports Québec Mag et membre du Club de golf Beloeil. La série d'article, également publiée dans Sports Québec Mag, ne se consacre pas uniquement au golf mais à la vie sportive en générale. Le Golfeur remercie chaleureusement David pour sa précieuse collaboration.
La psychologie du sport; une nouvelle science?
ue vous soyez joueur, entraîneur, arbitre ou parent, vous êtes constamment sous l’influence de plusieurs facteurs psychologiques qui déterminent vos pensées et donc vos comportements. Autant chez les sportifs, les artistes que les dirigeants de compagnies, ceux et celles qui réussissent sont obsédés par leur rendement et les performances qu’ils donnent à chaque jour. L’étude du comportement humain en contexte sportif est complexe mais logique, c’est pourquoi la psychologie sportive intrigue les gens depuis déjà plusieurs années.

La psychologie sportive est une science qui a pour but de décrire, d’expliquer et de prédire les comportements humains dans des situations de sport et d’activité physique. Le sport est quant à lui un terme plus difficile à définir. En fait, le sport n’a pas de définition universellement acceptée. Les termes de jeu, partie, activité et récréation que constitue sa définition sont difficiles à conceptualiser. Une chose est tout de même certaine, la fascination collective pour le sport et l’activité physique atteint des proportions jusqu’ici inégalées partout à travers le monde.

La première expérience documentée
en psychologie du sport
date de plus de 100 ans.

La psychologie sportive (PS) est souvent décrite comme une jeune spécialisation de la psychologie. En fait, la PS provient d’une savante association des sciences de l’activité physique, de la pédagogie, du contrôle moteur et de la psychologie. La première publication de cette nature est associée à Norman Triplett en 1897-1898, intéressé à déterminer si l’influence d’une audience était positive ou négative sur la performance. Les recherches du début de vingtième siècle visent alors à comprendre les conditions de pratique qui mènent à l’apprentissage. Plusieurs pays ont significativement contribué à rapidement combler le manque de fondation scientifique en PS, particulièrement la Russie, l’Allemagne et le Japon. Aux États-Unis, Coleman Griffith est reconnu comme le père de la PS en Amérique avec la publication de deux ouvrages : «Psychology of Coaching» en 1926 et «Psychology and Athletics» en 1928. Il est à noter que les barrières de langue et les mauvaises relations entre les différents pays ont considérablement ralenti la progression de cette science.

Entre les deux guerres mondiales, la psychologie s’est inscrite dans les programmes militaires. Plusieurs recherches avaient pour but de déterminer les facteurs qui jouent un rôle dans la performance aux tâches requises lors d’opérations militaires, par exemple, la diminution du niveau de concentration en état de fatigue ou l’effet du stress sur la précision du tir.

La dimension scientifique de la PS prend réellement son essor en 1965 avec le premier regroupement professionnel : l’ «International Society of Sport Psychology». Suit en 1970 la parution du premier périodique entièrement consacré à la PS : l’ «International journal of sport psychology». Aux États-Unis, c’est en 1985 qu’a été formé l’«Association for Advancement of Applied Sport Psychology». Depuis ce temps, l’application de la méthode scientifique en recherche a contribué à faire de la PS une science reconnue et soutenue par de solides théories et modèles conceptuels.

Rappelons qu’au début des années 70, un fort courant de promotion de la santé s’est établi dans les mentalités. Les gens étaient fortement encouragés à devenir plus minces, à mieux manger, et à adopter un style de vie plus sain. Les psychologues sportifs, qui s’intéressaient alors à la santé via la forme physique et l’exercice, ont joué un rôle actif dans la promotion des recherches impliquant les programmes d’activités physiques.

Plusieurs domaines de la science du sport sont en étroite relation avec la pratique professionnelle en PS. En voici quelques exemples : l’apprentissage de la technique (biomécanique et pédagogie), l’enfance (développement moteur, médecine sportive) l’amélioration des entraînements (périodisation, contrôle moteur et physiologie), la vie sociale qui entoure l’athlète (sociologie et psychologie).

Chez les athlètes qui recherchent la performance de haut niveau, l’intervention concerne aussi les principales orientations de motivation, la confiance en soi, l’organisation systématique du calendrier de compétition, la gestion de l’anxiété de compétition et la planification stratégique d’objectifs de rendement à l’entraînement. D’autres habiletés mentales font l’objet d’exercices précis soit : l’imagerie mentale, l’utilisation de mots clés (neurolinguistique), le souci du langage non verbal (dos droit, tête haute), le contrôle des pensées, l’optimisme, etc. En terminant, le développement moral et éthique, la réhabilitation après blessure et l’après carrière des athlètes de haut niveau sont également étudiés en PS.

Aujourd'hui, la psychologie prend un essor inestimable. Tous les intervenants du sport sont conscients de l’importance des habiletés mentales dans la pratique d’un sport ou d’une activité physique. Les athlètes eux-mêmes prennent de plus en plus souvent les devants en se demandant comment la psychologie sportive peut les aider à atteindre leur limite. Ces athlètes savent que ce plein potentiel leur est simplement bloqué par des variables psychologiques qui les empêchent d’exploiter leurs qualités athlétiques et techniques supérieures.

Vivre les avantages de la psychologie sportive demande toutefois des efforts qui pourtant sont à la portée des débutants et amateurs. C’est souvent ces derniers qui en retirent le plus d’avantages, les professionnels appliquant déjà de façon innée les concepts que cette «nouvelle» science nous suggère.

Depuis déjà quelques années, les interventions individuelles (counselling) se font de plus en plus populaires, autant avec une clientèle sportive élite qu’avec les amateurs passionnés. Les bénéfices tirés de l’utilisation des techniques psychologiques ne se limitant pas qu’au sport, plusieurs chefs d’entreprise nous consultent en psychologie sportive et constatent une nette amélioration de leur rendement. Il est facile de comparer le travail et les efforts que nécessitent les performances d’un gestionnaire de multinationale et les performances sportives. À ce niveau, l’aide passe souvent par une meilleure analyse du stress subie quotidiennement qui, comme on le sait, est désormais standard dans notre société contemporaine.

David Guertin
SQM01-T-52

Résumé historique

Phase 1 : 1897-1950

-Intervention individuelle ponctuelles
-Recherche sur :
Apprentissage moteur
Personnalité, motivation et performance
Facilitation sociale

États-Unis :
Coleman Griffith, scientifique œuvrant sur les perceptions et les gestes moteurs, études sur la personnalité : élaborations de théories sur les facteurs psychologiques influençant la performance motrice. Théorie de la personnalité.

Allemagne :
Premier laboratoire de psychologie du sport, on y étudie les comportement, l’apprentissage et le développement.

Russie :
Premier département dédié uniquement à la psychologie du sport inauguré à Moscou en 1920, On y travail sur les habiletés psychologiques de performance, l’influence de différents degrés d’exercice physique sur les fonctions motrices et les traits physiologiques reliés à la performance.

Japon :
Institut de recherche en éducation physique dans la collectivité. Débats sur l’attitude et les opinions face à l’activité physique culturelle. La place du sport d’élite et du sport de masse comme «facilitateur» social.

Phase 2 : 1960-1965

-Orientation clinique et analytique rejetée
-Orientation «behaviorale» critiquée
-Bases des théories de la motivation

Phase 3 : 1965-1975

-Entrée en Amérique de la philosophie orientale
-Regroupement et associations facilitant les échanges
-Liens établis entre la performance et l’activation mentale

Phase 4 : 1975-2003

-Prolifération des publications :

De la théorie à la pratique
Perfectionnement des techniques d’interventions

-Demande accrue pour l’intervention :

Jeux Olympiques, équipes nationales, championnats du monde, etc.

-Traitement, prévention et suivis individuels

  2012-12-11
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